Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота

Андрей Андреев
0
0
(1 голос)
0 1

Аннотация: Профессор физики Дерптского университета Георг Фридрих Паррот (1767–1852) вошел в историю не только как ученый, но и как собеседник и друг императора Александра I. Их переписка – редкий пример доверительной дружбы между самодержавным правителем и его подданным, искренне заинтересованным в прогрессивных изменениях в стране. Александр I в ответ на безграничную преданность доверял Парроту важные государственные тайны – например, делился своим намерением даровать России конституцию или обсуждал участь обвиненного в измене Сперанского. Книга историка А. Андреева впервые вводит в научный оборот сохранившиеся тексты свыше 200 писем, переведенных на русский язык, с подробными комментариями и аннотированными указателями. Публикация писем предваряется большим историческим исследованием, посвященным отношениям Александра I и Паррота, а также полной загадок судьбе их переписки, которая позволяет по-новому взглянуть на историю России начала XIX века. Андрей Андреев – доктор исторических наук, профессор кафедры истории России XIX века – начала XX века исторического факультета МГУ имени М. В. Ломоносова.

Книга добавлена:
11-09-2023, 18:04
0
442
827
knizhkin.org (книжкин.орг) переехал на knizhkin.info
Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота

Читать книгу "Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота"



38. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg], 14 janvier 1805

Sire!

Je m’empresse de Vous faire part du plaisir que j’ai goûté à mon voyage de Wiburg, pour Vous de dédommager en quelque sorte des désagréments que je Vous cause si souvent. Je ne parle pas des égards que l’on a eus pour moi, bien au-dessus de ce que je mérite, mais de l’intérêt général que l’on a témoigné pour l’objet de ma mission. Les habitants de cette ville ont cru devoir ajouter aux démonstrations de toute espèce une preuve non équivoque du plaisir que leur font nos nouvelles institutions, en formant une souscription qui s’est montée à 1115 Rbl., dont les rentes seront employées à acheter des livres à de pauvres écoliers1.

Cette somme modique, il est vrai, a été donnée par une ville très pauvre avec une espèce d’enthousiasme qui fera rougir les autres gouvernements où nous avons éprouvé tant de résistance, et me fait espérer que cette province, qui a un besoin si pressant d’instruction, se distinguera bientôt à cet égard. Les maîtres que nous y avons envoyés sont estimés et accueillis avec plus que de la politesse dans les premières maisons comme dans les maisons bourgeoises. Le directeur des écoles, le conseiller intime Rüdinger s’est distingué par une activité, un zèle et une exemplaire, et comme Klinger m’a confié que Vous lui destinez un cadeau en argent, ce serait peut-être le moment de le lui faire lorsque le Directoire Vous présentera le rapport officiel de cette inauguration.

Les moments de loisir que me laissait mon travail ou plutôt les instants que j’ai dû passer en société avec les personnes les plus estimables de Wiburg et ses environs, je les ai employés à m’instruire de choses intéressantes relatives à ce gouvernement; un des résultats est que là les écoles paroissiales sont au moins aussi nécessaires qu’en Livonie. Là le paysan a déjà une constitution libre; mais il est pauvre et vexé uniquement faute d’une instruction qui lui donne de la dignité. Les remarques que je Vous ai faites sur les asservis paysans dans les tribunaux de Livonie cadrent absolument ici. L’ignorance de ces braves gens livra chaque d’eux à la main d’un chef qui les surpassa en connaissance.

Je prends la liberté de joindre, selon l’ordre que Vous m’avez donné, une note relativement au directeur des écoles de Livonie, Albanus, et le Suisse Zwicky, et de Vous rappeler Votre promesse touchant la Croix de Wladimir pour le premier, qui l’a méritée à tant d’égard. Quant à son uniforme que le Comte de Buxhöwden si zélé pour le bien de l’Église, veut lui ôter, Sire, si Vous croyez que l’épée puisse être vue de mauvais œil par les faibles, Albanus ne pourrait-il pas porter l’uniforme sans épée à cause de son emploi eclésiastique2. Le même courrier qui lui apportera cet ordre lui apportera en même temps la distinction honorable que Vous daignez lui accorder; ce qui lui prouvera clairement qu’en cédant au préjugé des faibles Vous rendez justice à son mérite. Mais j’ose Vous supplier que cet ordre ne lui parvienne que par le Ministre de l’instruction publique.

Sire! Je ne mets jamais la main à la plume pour Vous écrire sans sentir avec une tendre émotion le bonheur d’oser le faire. Continuez-moi ce bonheur et accordez-moi celui de Vous voir encore. Mon cœur, qui pense continuellement à Vous, me dit que dans une nouvelle entrevue je pourrai Vous faire part de remarques utiles qu’il vaut mieux ne pas confier au papier. – Tout ce que je vois et entends je le rapporte à Vous; cette manière d’exister que je me suis faite en dépit des circonstances est à moi; c’est mon bien, c’est ma richesse, un fond qui me rendra heureux quelque soit l’avenir que le sort me prépara. Aimez-moi; je commence à le mériter.

Parrot


Скачать книгу "Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота" - Андрей Андреев бесплатно


0
0
Оцени книгу:
0 1
Комментарии
Минимальная длина комментария - 7 знаков.
Книжка » Публицистика » Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота
Внимание