Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота

Андрей Андреев
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Аннотация: Профессор физики Дерптского университета Георг Фридрих Паррот (1767–1852) вошел в историю не только как ученый, но и как собеседник и друг императора Александра I. Их переписка – редкий пример доверительной дружбы между самодержавным правителем и его подданным, искренне заинтересованным в прогрессивных изменениях в стране. Александр I в ответ на безграничную преданность доверял Парроту важные государственные тайны – например, делился своим намерением даровать России конституцию или обсуждал участь обвиненного в измене Сперанского. Книга историка А. Андреева впервые вводит в научный оборот сохранившиеся тексты свыше 200 писем, переведенных на русский язык, с подробными комментариями и аннотированными указателями. Публикация писем предваряется большим историческим исследованием, посвященным отношениям Александра I и Паррота, а также полной загадок судьбе их переписки, которая позволяет по-новому взглянуть на историю России начала XIX века. Андрей Андреев – доктор исторических наук, профессор кафедры истории России XIX века – начала XX века исторического факультета МГУ имени М. В. Ломоносова.

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28. G. F. Parrot à Alexandre IER

Dorpat, [19 mai 1804]

le surlendemain de Votre départ 1

Sire,

Je voulais Vous écrire hier matin, mais cela ne m’a pas réussi. Les deux heures de solitude matinale que j’ai tous les jours se sont passées à penser à Vous; ma plume n’allait pas. – Elles n’ont pas été perdues, ces deux heures. J’ai passé en revue les instants de cette heure délicieuse que Vous m’avez donnée, et j’en suis devenu meilleur. Jouissez de ce triomphe, le plus beau que je puisse Vous donner. Mon amour pour la vertu est devenu plus pur; j’ai plus d’empire sur moi-même; j’espère vaincre un jour cette impatience du bien qui me dévore, qui tient à l’égoïsme plus de près qu’on ne pense peut-être; Vous m’avez appris cette vérité le 16 mai. Voyez si j’ai raison de Vous aimer, de Vous croire meilleur que je ne suis. Ne craignez pas de partialité dans mes jugements sur Votre personne; lorsque j’aurais des raisons de Vous soupçonner un défaut, comptez bien sûrement que je Vous en avertirai, avec une rigueur proportionnée à la vivacité de mon attachement; je veux que mon idole approche de mon idéal d’aussi près que la nature humaine en est susceptible. Alexandre! je suis heureux de pouvoir Vous aimer de cette manière. Vos doutes sur cette possibilité ne m’ont pas ébranlé, et s’ils avaient eu ce funeste effet, une femme du peuple que la foule étouffait à Vos côtés m’eût guéri radicalement. , s’écrie-t-elle, . – Reconnaissez la sublimité de cet instinct dont la nature nous a donnés. Si cette femme ne Vous avait pas vu, si une Majesté froide avait frappé ses regards, elle eût crié au secours. Oui nous possédons ce talent de reconnaître notre semblable sans le connaître. Notre âme n’attend pas les calculs de la lente expérience pour se porter vers l’homme dont le regard, dont toute l’expression atteste la sensibilité et la candeur. – On m’a fait mille questions sur ce que Vous avez dit dans Votre longue tournée sur nos remparts2. Je n’avais presque rien à répondre, et je m’en félicitais secrètement. Alexandre! Vous étiez plus occupé de Votre peuple que de nos bâtiments, voilà ce que le peuple sent, voilà ce que je sens parce que je suis, grâce à la providence, encore peuple sur cette matière.

Je suis très heureux, par Vous; je compte l’être toujours, parce que mon bonheur dépend de mes sentiments et non pas des Vôtres. Vraisemblablement je ne pourrai pas remplir les conditions que Vous mettez à Votre attachement; je ne pourrai pas monter sur l’échelle de Votre estime; la nature humaine s’élève, il est vrai, avec les années comme les siècles, mais elle est sujette à des baisses temporaires dans l’individu comme dans l’espèce. J’attends ces baisses de Votre part, il est vrai bien rarement, mais je les attends cependant, et elles ne diminueront en rien le tendre, l’indestructible attachement que je Vous ai voué.

Adieu, mon héros! Le ciel Vous conserve.


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