Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота
- Автор: Андрей Андреев
- Жанр: Публицистика / История: прочее
- Дата выхода: 2023
Читать книгу "Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота"
8. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Saint-Pétersbourg, 14 novembre 1802]1
Sire,
J’ai l’honneur de présenter à la ratification de Votre Majesté la variante réglée de l’acte de fondation que notre Université tiendra bientôt de Votre bienfaisance paternelle2. Si en recevant un pareil bienfait il m’était permis de désirer encore quelque chose, ce serait la possibilité de voir terminer sous peu de jours cette importante affaire, pour pouvoir hâter mon départ. Je ne Vous parlerai pas, Sire, de circonstances désastreuses qui pressent mon retour au sein de ma famille. Tant que mon devoir me retient ici je dois voir sans murmures ma femme chérie se désoler de ne pouvoir voler au secours de sa mère mourante pour ne pas abandonner en mon absence mes enfants et sa maison. Mais Vous m’avez imposé un grand devoir et les personnes qui doivent y coopérer seront rendues à Dorpat le 1er décembre2, pour terminer cette affaire importante avant la Diète que V. M. a permise ou permettra à la noblesse de Livonie, et les travaux de ma place se sont tellement accumulés en mon absence que j’aurai besoin de 8 jours au moins à travailler presque jour et nuit, pour y mettre assez d’ordre pour pouvoir ensuite vouer quelques jours entièrement à l’exécution des vues sublimes de Votre Majesté. Veuillez, Sire, dans ce cas particulier faire une exception à la marche ordinaire pour une chose qui d’ailleurs est trop remise pour ne pas faire presque en tout une exception à la règle.
Le point qui cause encore des difficultés est celui de la juridiction. La minute ci-jointe en contient deux variantes dans dernière desquelles nous renonçons à la juridiction criminelle. Daignez, Sire, rayer celle que V. M. jugera la moins convenable. Mon vœu est pour celle du texte.
Il est vrai que l’ayant si mal défendu en présence de V. M. j’ai en quelque sorte perdu le droit de l’exprimer. Mais daignez Vous souvenir, Sire, que mon défaut de logique d’alors ne doit pas m’être importé, et que le seul moyen de rétablir l’équilibre dans la force des raisons est que Vous veuillez bien plaider Vous-même ma cause. Quelque importance que j’accorde à son succès, j’en attends la décision avec une sérénité qui me fait sentir d’une manière nouvelle le bonheur de Vous avoir voué tout mon être.
Puisse cette assurance Vous causer une partie des délices qu’elle me cause!
Parrot